Les astres sont-ils nôtres ?

Ça a sonné comme un appel.
Il a fallu sortir de cette torpeur prégnante, 
déconstruire ses habitudes pour faire face à cet imprévu, 
tant rêvé sans y croire, par d’autres et par moi. 
Inespéré.

 
Il est temps.
D’exécuter les gestes maintes fois répétés. 
De revenir sur les pas de celles et ceux qui nous ont précédés, 
semblant offrir l’unique espoir d’un environnement viable. 
A nouveau.
 
Partir là bas, quitter le microcosme qui m’a bercé 
dans l’infinitude d’une mortalité bien peu enviable.
Revenir dans cet endroit que l’on appelait chez soi 
avec le sentiment coupable d’avoir légitimement été 
une indésirable.
 
J’emmène avec moi
la nostalgie des survivants dans un fantasme collectif,
la rancoeur du déni répréhensible de notre espèce invasive,
la conscience d’être sans emprise en portant cet héritage.
 
Quitter mon univers pour revenir sur Terre,
pour témoigner des empreintes indélébiles
des stigmates engendrés par l’orgueil de nos ancêtres.
 
Pour éprouver l’amplitude des paysages,
l’ivresse fébrile d’expérimenter la gravité,
et la saveur magnétique de découvrir son domicile.