Voyage au lent cours

Il y a dans le concept d’une île, un isolement provisoire.
Un besoin de flexibilité à s’adapter à un territoire limité 
qui nous oblige à relationner aux autres, 
à mettre en lumière les rapports de pouvoir.
 
Pour celleux qui n’y habitent pas encore,
c’est l’attraction de l’exotisme qu’iels ont cultivé chez eux 
en espérant trouver dans cet ailleurs, 
une terre pleine de promesses pour éponger leurs cœurs en fuite.
 
C’est un concentré d’écorchés vifs qui pansent leurs blessures 
par une fureur à vivre intensément la liberté 
que provoque cette ligne d’horizon que nous avons tous devant les yeux.
 
De ces personnes aventureuses 
pour qui la vie marine offre une exaltation de tous les sens, 
dans cette soif d’indépendance, d’être soi, 
il y a un acte militant à repenser la société.
 
Dans la sobriété d’un habitat mobile restreint,
Dans l’impermanence des éléments 
qui nous astreint à reconsidérer notre temporalité
ou la démesure de nos existences.
 
Un éloge à la lenteur pour s’éveiller à la simplicité 
de moments que l’on prend rarement sur Terre,
à se sentir seule au monde au milieu des mers, 
sous le vent et les étoiles, à la lumière d’une lune pleine.